Je lis de plus en plus souvent que les blogs font leur grand retour, et c’est une idée qui me plaît beaucoup. Entre les problèmes de Twitter, le lancement européen raté de Threads et le manque de passion concernant Mastodon, il est effectivement temps que les blogs personnels reviennent sur le devant de la scène.

Je n’ai d’ailleurs jamais arrêté de suivre certains blogs, malgré la "mort" (toute relative) du RSS et la multiplication des nouvelles plateformes sociales au fil des années. Et parmi ces blogs, il y en a un qui me passionne et me fascine, car il existe depuis plus de 25 ans (ce qui en fait l’un des plus vieux blogs toujours en activité). Il s’agit de Kottke.org, le blog du designer Jason Kottke. Sur son site, il partage quasi quotidiennement des petites découvertes, des trucs que l’intéressent, des liens surprenants, et il n’y a pas une semaine où je n’y découvre pas quelque chose de vraiment cool. Ça peut être un livre, un artiste, un site web, un court-métrage, une info insolite. Bref, ça part dans tous les sens et c’est ça que j’adore. Ça transpire la curiosité, et je vous conseille fortement de le suivre (il est également présent sur à peu près tous les réseaux sociaux, si le RSS n’est pas votre tasse de thé).

Bref, pourquoi cette longue introduction ? Tout simplement car Jason Kottke a une rubrique que j’adore, baptisée "My Media Diet", où il note en quelques phrases tout ce qu’il a vu, lu, entendu, et visité au cours du mois précédent. Et je me dis qu’avant d’attaquer le mois d’août, où j’espère tenir un rythme plus ou moins régulier sur ce blog (on peut toujours rêver), j’allais lui piquer l’idée pour résumer mon mois de juillet.

Voici donc mon mois de juillet "pop culture", résumé dans une loooongue liste non exhaustive (je reviendrais sans doute sur certaines œuvres en détail dans le courant du mois d’août).

LIVRES

  • The Only One Left, de Riley Sager. Un roman vaguement inspiré de l’histoire vraie de Lizzie Borden, une jeune femme accusée d’avoir tué ses parents à coups de haches en 1892. Dans The Only One Left, on suit une femme, Lenora Hope, qui est elle aussi accusée d’avoir tué ses parents et pendu sa sœur (petit bonus gratos). Elle est la seule survivante du drame, et n’a jamais été reconnue coupable. Des années plus tard, elle vit toujours dans la maison familiale, mais ne peut se déplacer seule. À moitié paralysée, muette, elle ne s’exprime pas. Mais quand une nouvelle aide-soignante emménage dans la maison, elle décide de tout lui raconter, en tapant avec sa seule main valide sur une machine à écrire. J’en reste là pour le pitch, mais sachez que c’est vraiment bien, avec pleins de twists que je n’avais pas vu venir. L’ambiance gothique fait penser à La Tour d’Ecrou de Henry James, ou la série The Haunting of Hill House sur Netflix, inspirée de l’œuvre de Shirley Jackson. Ce n’est pas effrayant, mais c’est bien vu, bien écrit. Et ça me change de mes lectures traditionnelles (cfr. ci-dessous), moi qui ne suis pas trop branché romans policiers ou à suspense.
  • Pageboy, de Elliot Page. Je découvre cette autobiographie à mon rythme, et en audiobook, ce qui permet d’entendre la voix d’Elliot Page. Ça rend son histoire encore plus passionnante. En tout cas, respect, car il fallait oser se replonger dans des souvenirs douloureux pour raconter son parcours (la période Juno notamment, quel enfer il a du vivre…).
  • Cousu pour toi, de Mathias Howald. Un roman très touchant, qui aborde des thèmes tragiques (l’épidémie de sida, le décès de nombreux jeunes garçons foudroyés par la maladie) à travers le regard de l’auteur (on frôle l’autofiction) et sa découverte des "patchworks des noms", cousus à l’époque en hommage aux nombreuses victimes. Mathias Howald est un peu plus âgé que moi, mais je partage quelques souvenirs, qu’il raconte dans le roman. Notamment la sortie de la BD Jo, signée Derib, qui fut un choc pour lui comme pour moi. Dans mon souvenir, en plus de l’avoir lue à l’école, la BD avait même été publiée par épisodes dans le Ciné Télé Revue… Ce qui ne me rajeunit pas, mais souligne à quel point l’arrivée de la maladie et de sa médiatisation a accompagné mon enfance et mon adolescence.

JEUX VIDEO

  • PowerWash Simulator. Dans ma vie, pour gérer mes nombreuses crises d’angoisse, il n’y a pas que le Temesta, le Xanax et le Lysanxia (big up à eux, qui font partie de mon "medication diet"), il y a aussi cette merveille qu’est PowerWash Simulator. Le jeu, signé FuturLab, n’est pas nouveau, mais j’y joue régulièrement, et ce depuis de nombreux mois. Le principe est simple : vous avez un Karcher, et vous devez nettoyer des objets ou des lieux. Et… c’est tout. Mais faites-moi confiance, quand vous avez besoin d’éteindre votre cerveau, c’est déjà pas mal. D’autant que le jeu est très réussi. C’est con à dire, mais un "jeu de Karcher" qui n’offre pas de "vraies sensations", ça n’a aucun intérêt. Ici, non seulement c’est bien foutu, mais les sensations sont là. Les différents pistolets disponibles sont vraiment différents, chaque embout à ses avantages et ses inconvénients, ce qui fait que nettoyer devient un réel plaisir. Et comme les équipes de chez FutureLab ne sont pas bêtes, il y a même un petit "Ding" qui retentit dès qu’une partie d’un objet ou d’une habitation a été complètement nettoyée. C’est très pavlovien, et très, très, trèèèèès satisfaisant. Dernier petit point : le jeu propose également des DLC qui donnent l’occasion de nettoyer le manoir de Lara Croft, des robots tirés de Final Fantasy, ou tout Bikini Bottom, dont la maison de Bob L’Eponge himself. Bref, c’est très con, oui, mais bien fait et aussi utile que mon traitement médical. Ça devrait être remboursé par la mutuelle.
  • Disney Illusion Island. Un metroidvania coloré, avec Mickey, Minnie, Donald et Dingo ? J’ai immédiatement signé. C’est disponible sur Switch, et c’est également parfait pour éteindre son cerveau. La difficulté est proche de zéro (ça s’adresse surtout aux plus petits), mais du coup c’est très agréable de s’y promener, de gagner de nouveaux pouvoirs, et de voir Donald s’énerver, sans se prendre la tête. Graphiquement, ça reprend le look le plus récent de Mickey (qu’on peut voit dans la série Mickey Mouse ou The Wonderful World of Mickey Mouse sur Disney+), et c’est très réussi.
  • Pikmin 4. Autre exclu Nintendo Switch. J’ai jamais été un grand fan de la franchise, car je suis tout simplement passé à côté. Mais ce quatrième volet me plaît pour l’instant, même si c’est très bavard et pas toujours très clair (notamment au niveau des touches).
  • Oxenfree 2 : Lost Signals. Le premier Oxenfree est un véritable chef-d’œuvre. J’ai donc d’énormes attentes sur ce deuxième volet, distribué par… Netflix (quelle drôle d’époque). Pour l’instant, mes premières impressions sont bonnes, mais je dois continuer et m’y replonger à fond pour vraiment me faire une idée.

PODCASTS

  • Les Grosses Têtes. Eh ouais, de l’humour bien gras, bien daté, bien franchouillard. Mais y’a rien à faire, en combo avec PowerWash Simulator, ça passe tout seul. Et puis, si on arrive à passer au-dessus de certaines réflexions déplacées/datées et les blagues de Bigard, on y apprend une foule de choses. C’est une vieille émission pour les vieux, mais qui évite le côté "on ne peut plus rien dire". Car clairement, ils n’en ont rien à foutre de personne. Et c’est assez rafraîchissant. Ce qui ne signifie pas que je partage leurs idées, il suffit juste de savoir faire la part des choses. Et puis rien que pour la culture d’un gars comme Paul El Kharrat, ça vaut le détour.

SERIES

  • Praise Petey. Une série d’animation toujours en cours de diffusion. L’histoire de Petey, qui hérite d’une ville de la part de son père. Petit détail : son père était un gourou, et elle se retrouve donc à la tête d’une secte. Ça peine un peu à trouver ses marques pour l’instant, mais le pitch me plaît beaucoup.
  • Twisted Metal. L’adaptation de la franchise du même nom, sortie sur PlayStation. Je n’ai jamais joué à ces jeux, dont je n’avais aucune attente. Et globalement, je pense qu’on s’en fout pas mal des jeux vidéo. C’est un gros prétexte pour un déluge de gros mots et de violence, ce qui me convient parfaitement. Le casting est solide (mention spéciale, comme toujours, à Stephanie Beatriz), et c’est suffisamment fun et con-con pour faire passer le temps.
  • The Horror of Dolores Roach. Ou le retour à la télévision de l’excellente Justina Machado, après la regrettée série One Day at a Time (un bijou, à rattraper d’urgence sur Netflix !). C’est court, très rapide, et plutôt drôle. TW : ça parle de cannibalisme, et y’a beaucoup de sang. Perso, je suis partant pour une saison deux.
  • It’s Always Sunny in Philadelphia. Comment font-ils pour que ça soit toujours aussi bien, aussi drôle, aussi déjanté, aussi méchant et autant d’actualité après 16 saisons, ça me sidère. Seul point négatif : huit épisodes c’est bien trop court. Mais y’a quand même des pépites dans le lot (16x01 : The Gang Inflates m’a fait mourir de rire; 16x06 Risk E. Rat's Pizza and Amusement Center est parfait; et même les caméos du 16x05 Celebrity Booze: The Ultimate Cash Grab sont cool).
  • Abbott Elementary. Petit rattrapage avant la saison trois. J’ai préféré cette saison deux, qui a vraiment trouvé ses marques. Y’a de chouettes épisodes, c’est souvent drôle et touchant à la fois. Vraiment du joli travail et une des rares comédie/sitcom "à l’ancienne" qui fonctionne.
  • Platonic. Rose Byrne et Seth Rogen dans une même série, comment ne pas aimer. Ces deux-là sont faits pour bosser ensemble. Y’a une alchimie parfaite, et globalement, Platonic est plus mature que leurs autres collaborations (notamment sur les films Neighbors).
  • The Eric Andre Show. Toujours aussi fou, intense, drôle et indispensable. Mais qu’est-ce que c’est court. J’ai eu un goût de trop peu cette saison, surtout avec cette diffusion deux par deux. Mais mention spéciale à l’épisode avec Chet Hanks, le seul invité à être encore plus fucked up qu’Eric André.
  • The Idol. Lol. Tout ça pour ça. Lily-Rose Depp n’est vraiment pas charismatique, on y croit pas à sa célébrité. The Weeknd n’est pas un bon acteur. Et globalement, y’a trop de personnages et trop de storylines qui n’ont aucun intérêt. Reste Troye Sivan, toujours aussi canon. Mais ce n’est (malheureusement) pas le sujet.
  • The Other Two. Une fin douce-amère pour cette excellente comédie qui explore les coulisses peu reluisantes de la célébrité. C’était drôle et souvent malin, mais l’annulation, suivie des articles mentionnant une gestion catastrophique et abusive des équipes de la part de Chris Kelly (sans que Sarah Schneider n’intervienne…), ça la fout mal. Dommage de terminer sur une si mauvaise note.
  • Silo. Instant classic. Tout est parfait. Le générique, dont le thème musical n’est pas sans rappeler celui de Westworld. Les décors, étouffants. Le casting, très réussi (y’a juste la veste dégueulasse de Common à changer, mais c’est un détail). La tension, les mystères, les twists. Vraiment, une première saison très réussie, c’est assez rare pour être souligné.

MUSIQUE

  • Rush, de Troye Sivan. Musique, clip, c’est ma came. Il est doué et beau et il en joue. Puis son côté "star qui assume ses envies sexuelles", ça me plaît.
  • Nails, de Saint Levant. Un subtil mélange d’anglais, de français et d’arabe, qui n’est pas sans rappeler le projet Y.A.S, produit par Mirwais, en 2009. L’arabe sonne bien musicalement, c’est dommage que ça n’arrive pas plus jusqu’à nous.
  • Padam, de Kylie Minogue. Une reine, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise. Le combo avec Rush de Troye Sivan, c’est parfait pour un été bien bien gay.
  • Bizcochito (Never Dull Remix), de Rosalía et Never Dull. Je ne suis pas branché remix, mais depuis TikTok, il m’arrive d’en écouter quelques-uns. Celui-ci est très réussi.

TECHNOLOGIE

  • Nothing Phone (2). En bonne Apple Slut, les smartphones Android c’est pas ma came. Mais le Phone(2) de Nothing est quand même vachement bien foutu, il faut bien l’avouer. Malheureusement, du côté des applications, ça ne suit pas, et ils n’en peuvent rien. Mais techniquement, c’est solide et osé (les LEDs à l’arrière, c’est gadget, mais j’adore).
  • Bidet Boku. Je ne sais pas si c’est de la technologie, ni si je fais bien d’en parler. Mais si vous n’avez jamais testé des toilettes "à la japonaise" ou utilisé de bidet de votre vie (why ?!), vous ne savez pas ce que vous ratez (enfin si, une propreté garantie, ce qui n’est quand même pas rien). Bref, ça s’installe facilement, ça fait le taf, et c’est pas trop cher. Faut juste passer au-dessus de leur comm’, qui m’insupporte, avec tous leurs jeux de mots débiles. Mais une fois les cartons à la poubelle, et leurs nombreux mails bloqués, je n’ai plus de raisons de les recroiser en ligne.

CINEMA

Cet article est déjà bien trop long. Je reviendrai plus tard sur quelques films vus en juillet. Avec du très très bon, et d’énormes ratés (je tease comme si j’avais 100.000 lecteurs).

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